« Mais enfin Maman ; puisqu’ils s’aiment ! »

Il était une fois une rencontre. Stéphane s’est penché sur mon épaule, a respiré mon parfum (je porte un parfum pour homme), a décidé que mon odeur était excitante et j’ai compris qu’entre lui et moi, rien ne pourrait arriver. Enfin, rien de sexuel. Mais pas rien tout court ! Car ce jour-là, je ne savais pas qu’il me demanderait de participer au projet des Funambules.

J’ai deux filles. La plus jeune, l’année dernière, a ouvert des yeux grands comme des soucoupes quand elle a compris, lors des manifestations, que « y’en a qui sont contre ? » et d’ajouter « mais enfin, maman, puisqu’ils s’aiment ! » La vérité sort de la bouche de cette petite fille d’à peine 8 ans. Elle est presque plus touchée que moi. Elle ne comprend pas. Enfant de parents divorcés, elle sent depuis longtemps que l’amour peut arriver de n’importe où pourvu qu’on soit à l’écoute. Papa et maman sont séparés mais il y a de l’amour ailleurs, entre eux et elle, entre les membres de sa famille, ses grands-parents qu’elle adore, sa sœur, son « n’amoureux » de l’école.

Oui, l’amour est partout. Cette fillette l’a compris. Maman a plein d’amis homosexuels. Ce mot n’est pas bizarre. Il fait partie du vocabulaire. Pas de ricanement. Pas de gêne. Pas de jugement.

Alors, quand Stéphane m’a demandé d’écrire un chœur et de le diriger pour les Funambules, j’ai bondi ! Pour lui, que j’aime tant, et pour mes filles. Pour faire vibrer l’espoir. Pour accompagner et soutenir ces amis au grand cœur. Pour que mes filles puissent grandir et se construire en regardant tous les bonheurs possibles. Parce que s’il y a 1000 hommes, il y a 1000 façons d’être heureux.

Véronique Fruchart
un choeur gros comme ça pour les Funambules

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